Podcast Les Clés de la Philo

Cette série de podcast « Les Clés de la Philosophie », propose de partager des conseils et une réflexion sur les clés utiles pour entrer en philosophie à travers les exercices académiques de la philosophie – la dissertation et de l’explication de texte – autour des auteurs du programme officiel des examens et des concours du secondaire et du supérieur.

Podcast disponible gratuitement sur plusieurs plateformes :

    1. Méthodologie
    2. Notions au programme
      Art | Bonheur | Conscience | Devoir | État | Justice | Langage | Liberté | Nature | Politique | Religion | Science | Technique | Temps | Travail | Vérité

    Méthodologie (1/4) – Les 7 principes

    Lister les 4 principes fondamentaux et les 3 principes accessoires de l’exercice académique de la dissertation et de l’explication de texte en philosophie.

    Méthodologie (2/4) – Définition des 7 principes

    Définitions illustrées des principes fondamentaux de l’exercice de la dissertation ou de l’explication de texte en philosophie.
    1. Définition de la définition, 2. de l’argumentation, et 3. de la problématisation.

    Méthodologie (3/4) – Problématiser la pluie

    Défi ludique : exercice de problématisation, faussement facile, sur la question banale « pleut-il ? »

    Méthodologie (4/4) – Quelle heure est-il ?

    Petit exercice philosophique ludique : problématiser la question « Quelle heure est-il ? »

    Art (1/4) – Qu’est-ce que le beau ?

    Cinq définitions du Beau, empruntées à la philosophie et à l’histoire des lettres et des arts…
    Notions clés : beau/beauté, agréable, utile, bon/bien/juste, morale, raison/rapports de proportions mathématiques, émotion, Unité, nombre d’or, équilibre, Yin-Yang.
    Références : Platon (IVe siècle av. JC), Hippias Majeur; Plotin (IIIe siècle ap.JC), Ennéades I, 6; Vasarely, Notes Brutes, 1956; Shi Tao (1642-1717), Les monts Jingting en automne; François Cheng, Le plein et le vide (1979).

    Art (2/4) – Le beau selon Kant

    Problématisation de la définition du Beau, entre Kant et Bourdieu, sur le Beau comme « ce qui plaît universellement et sans concept ».
    Notions clés : Relativisme, universel/particulier, jugement réfléchissant/jugement déterminant, bon goût, mystification/illusion.
    Références : Kant, Critique de la faculté de juger (1790); Brillat-Savarin, Physiologie du goût (1825); Pierre Bourdieu, Méditations pascaliennes (1997), et La Distinction (1979).

    Art (3/4) – L’Art comme technique : définitions

    Trois définitions de l’art comme technique ou méthode, rapporté à ses étymologies grecque et latine, et à l’histoire.

    Art (4/4) – Les fonctions de l’art : 5 propositions

    1. Fonction heuristique : comprendre. Exemple du Nombre d’Or chez les artistes de la Renaissance, Léonard de Vinci.
    2. Fonction pédagogique : enseigner. Exemple des positions de Grégoire VII dans la Querelle des images (XI e siècle)
    3. Fonction poétique : célébrer la création. Exemple des Psaumes de David (XI e s. av JC), ou de l’oeuvre de J.S. Bach (XVII e s.)
    4. Surprendre, étonner, choquer : Fontaine, de M. Duchamp, 1917 et Cloaca, de Wim Delvoye, 2000.
    5. Fonction politique : distraire et légitimer. Exemple de l’industrie et du marché de l’art, Horkheimer et Adorno, La Dialectique de la Raison (1947), Walter Benjamin, L’oeuvre d’art à l’ère de sa reproductibilité technique.

    Bonheur (1/3) – Le hasard, les méthodes et la grâce

    Problématisation générale du concept de bonheur, à partir de quelques étymologies et d’une mise en perspective historique.
    En ancien français (XIIIe siècle) : our, eür, transcrit désormais par « heur »
    Etymologie latine : augurium.
    Notions clés : chance/hasard, méthode, grâce et salut.
    Références citées : Saint-Augustin, Les Confessions, Traité de la Nature et de la Grâce (Ve s. ap. JC); Pascal, Entretien avec M. de Sacy (1655).

    Bonheur (2/3) – Plaisir et souffrance

    La définition classique du bonheur en terme de plaisir, échouait avec Aristote sur une aporie. Mais la « vertu » des stoïciens rapproche plutôt le bonheur d’une endurance à la souffrance, et la vision béatifique de certains chrétiens affirme paradoxalement la valeur rédemptrice de la souffrance, ou invite à chercher le salut dans la vision béatifique, dans un détachement qui est au-delà de tout plaisir et de toute souffrance.
    Notions clés : bonheur/Salut/Béatitude/plaisir, aporie du bonheur, souffrance/douleur, grandeur/misère.
    Références : Aristote, Ethique à Nicomaque; chez les philosophes stoïciens, par exemple : Epictète, Manuel, ou Marc Aurèle, Pensées pour moi-même; Philosophes chrétiens : Saint Thomas d’Aquin, Somme Théologique; Maître Eckhart, Traités et Sermons; Pascal, Pensées. Evocation du Sermon sur la Montagne, ou sermon des « béatitudes », dans Evangile selon Matthieu, V et Evangile selon Luc, VI.

    Bonheur (3/3) – Le paradoxe épicurien

    Définition de l’épicurisme, comme philosophie ou sagesse ascétique du pur plaisir d’exister, contre les plaisirs non naturels et non nécessaires.
    Notions clés : plaisir, naturel/artificiel, nécessaire ou vital, sagesse/philosophie/bonheur, amitié, Dieu, liberté.
    Références : Epicure, Lettre à Ménécée.

    Conscience (1/5) – Approche psychanalytique

    Définition de la conscience d’un point de vue psychanalytique, chez Freud.
    Notions clés : conscience/Inconscient, censure, manifeste/caché, représentation, névrose, Je/Moi/ça/surmoi, libido, compromis, pansexualisme, sublimation, complexe d’Œdipe, langage, vérité.
    Références : Dictionnaire de psychanalyse, Laplanche et Pontalis, PUF: Freud, Introduction à la psychanalyse (1916); Antiquité grecque et romaine : Sophocle, Œdipe-Roi; Apulée, Eros et Psyché.

    Conscience (2/5) – L’inconscient selon Leibniz

    Description de la conception leibnizienne de la conscience et de sa théorie de l’inconscient comme « petites perceptions ».
    Notions clés : Conscient/inconscient, monade, perception/aperception, tout/parties, points de vue/perspectives, petites perceptions, inquiétude, harmonie universelle, Dieu/chef d’orchestre/architecte/monade des monades.
    Références : Leibniz, Nouveaux essais sur l’entendement humain (1704), Monadologie (1716).

    Conscience (3/5) – Morale de J.J.Rousseau

    Définition de la conscience morale dans le contexte de la philosophie de Rousseau.
    Notions clés : conscience morale/ignorance savante, bien/mal, bonté naturelle/dépravation, cœur/raison, nature/société/culture, amour de soi/amour propre, inégalités, pitié, règle d’or universelle de la morale.
    Références : Jean-Jacques Rousseau, Discours sur les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755); Emile (1762).
    Voir aussi les conférences de l’historien Henri Guillemin sur Rousseau, et sur Voltaire, publiées sur Youtube.

    Conscience (4/5) – Une approche intellectualiste de la conscience chez Descartes : le cogito

    Une approche intellectualiste de la conscience chez Descartes : le cogito (en lat. « je pense) ou la conscience comme intellect, mental, évidence acquise de la pensée à elle-même dans l’expérience du doute radical ou hyperbolique.
    Notions clés : conscience, activité mentale/instance psychique, pensée/penser, fondement de la science, vérité absolue/indubitable, mémoire, imagination, sensations, hypothèse du Malin génie, doute sceptique/doute hyperbolique et méthodique, doute de Montaigne/doute cartésien.
    Références : Descartes, Méditations métaphysiques (1641), Méditation Première « Des choses que l’on peut révoquer en doute »; Montaigne, Essais (1580).

    Conscience (5/5) – Approche spiritualiste : l’attention

    Définition de la conscience d’un point de vue spiritualiste, c’est-à-dire la conscience comme attention. Exemple du bouddhisme.
    Notions clés : conscience, attention, vérité, liberté, paix intérieure, justice, science, langage, bonheur, sagesse.
    Termes sanskrits : buddha (éveillé), anicca (tout change), dukkha (souffrance/impermanence), moksha (liberté), sila (morale), samadhi (discipline spirituelle)

    Références : Satipaṭṭhāna Sutta, Sutra bouddhique de l’établissement de l’attention; W. Rahula, L’enseignement du bouddha d’après les textes les plus anciens. Nagarjuna, Les stances-racine de la voie du milieu.

    Devoir (1/5) – Qu’est-ce que le Bien ?

    3 définitions du Bien.
    1. L’utilitarisme conséquentialiste (Bentham et Stuart Mill)
    2. Le déontologisme (Kant)
    3. L’inclusivisme (Spinoza).
    Notions clés : morale, utilitarisme, déontologisme, inclusivisme, égoïsme, intérêt, langage bureaucratique, démocratie absolue.
    Références : John Stuart Mill, Jérémy Bentham, Kant, Saint Tomas d’Aquin, Spinoza.

    Devoir (2/5) – Du devoir stoïcien à la morale universelle

    A partir d’une définition du devoir, opposant les notions de désirs et de volonté, la réflexion s’engage sur la question de ce qui donne au devoir sa force. Deux hypothèses de réponse :
    1. La nature à laquelle le devoir nous harmonise pour nous conduire au bonheur. C’est l’hypothèse grecque ancienne en général, et stoïcienne en particulier.
    2. La culture qui fixe des règles arbitraires en apparence, mais toujours rapportées aux habitudes qui nous façonnent.
    Une dernière partie du podcast est donc consacrée à la question de savoir s’il existe une morale et un devoir universelle au-delà de la diversité des systèmes culturels. Or le comparatisme relève en effet une règle d’Or qui se formule ainsi : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse ».
    Notions clés : devoir, nature/culture, désir/volonté, morale universelle/relativisme, règle d’Or de la morale, sens de l’humain/nature humaine.
    Traductions grecques du dévoir : kathekon (au singulier), kathekonta (au pluriel). Et en latin : officium, convenientia.
    Références : Tobit IV, 15, dans la Bible; Cicéron, Des Devoirs; Confucius, Entretiens;
    Sont aussi évoqués trois auteurs stoïciens : Sénèque, Epictète, Marc Aurèle , Mais encore : Coran, Mahabharata (épopée indienne), sutra (textes sacrés de l’hindouisme et du bouddhisme), E. Kant.

    Devoir (3/5) – Les besoins de l’âme chez S.Weil

    A partir d’une définition du devoir, d’une distinction du désir et de la volonté, du problème de l’acrasie, à partir surtout d’une critique de l’impuissance de toute philosophie du droit ou des droits, S. Weil trouve dans une méditation de nos devoirs à l’égard des besoins de l’âme la source morale d’un « dépassement du monde ».
    Notions clés : devoirs/droits, désir/volonté, acrasie, besoins de l’âme, amour/empathie/bienveillance, morale/politique/spiritualité.
    Références : Simone Weil, L’enracinement, 194.

    Devoir (4/5) – Morale transcendantale de Kant

    1. Qu’est-ce qu’agir par devoir, et non simplement par conformité au devoir? Autrement dit, à quelle condition une action sera-t-elle morale? Voilà la question fondamentale que se pose Kant, loin de toute morale qui consisterait à dresser une liste de devoirs…
    2. Nous comparerons en passant cette morale transcendantale à celle de la règle d’Or, avant de revenir aux questions que se pose Kant :
    3. Est-il important que l’action morale telle qu’il la définit, n’ait peut-être jamais existé?
    4. La pureté de l’intention interdit-elle toute considération sur la bonheur? Comment articuler morale et bonheur, si la morale exclut toute recherche intéressée?
    Notions clés : morales/morale transcendantale, agir par devoir/conformément au devoir, motifs de l’action, motifs particuliers/critère universel, motif inconditionné/intéressé ou conditionné, pureté de l’intention/intention intéressée, règle d’Or de la morale, être heureux/être digne du bonheur.
    Référence : Emmanuel Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs (1785).

    Devoir (5/5) – Le dilemme du prisonnier

    Analyse de la question du Devoir (par opposition au désir égoïste) à partir du Dilemme du Prisonnier dans la Théorie des Jeux.
    1. Rappel des conceptions spiritualistes (S. Weil) et déoontologistes (E. Kant) du devoir ; point de vue conséquentialiste, rationaliste original de la Théorie des Jeux.
    2. Description du Dilemme et analyse mathématique des conséquences.
    3. Analyse du Dilemme approfondi (selon Axelrod) et définition de la morale inclusiviste à laquelle il conduit.
    Notions clés : devoir, justice, désirs égoïstes/altruisme, équilibre de Nash, optimum de Pareto, inclusivisme.
    Auteurs simplement cités : Nash, Pareto, Axelrod, Rapoport.

    Etat (1/2) – Théorie de la formation de l’Etat juste

    Définition génétique de l’Etat juste.
    Introduction : I. De la vertu individuelle à l’institution de l’Etat. II Faire de la justice une institution : une nécessité et un problème. III. Les deux critères de justice dans l’Etat libéral moderne.
    Notions clés : Justice, Etat/institution, droit/population/territoire, vertu/morale, gouvernement de soi/gouvernement du monde, état libéral/tyrannie/totalitarisme, liberté/égalité/fraternité
    Références : Cicéron, Des Devoirs, III, 16; Platon, République; Hobbes, Léviathan (1581); Spinoza, Traité des autorités théologiques et politiques (1665); Max Weber, Le savant et le politique (1919); John Rawls, Théorie de la Justice (1971).

    Etat (2/2) – Critique de l’institution de la justice

    Après avoir défini l’Etat comme une institutionnalisation de la justice, le présent podcast résume à grands traits trois grands types de discours critiques adressés à l’Etat en tant que tel.
    1. Critiques marxistes et anarchistes (Marx, Bakounine…)
    2. Critiques théologiques (Ivan Illich…)
    3. Critiques libérales internes (Amartya Sen…)
    Notions clés : Justice, mystification/illusion, phénomène de contre-productivité, absolutisation des points de vue particuliers, relativisme, droits abstraits/capabilités concrètes, norme objective/conscience morale subjective, Etat de droit
    Références : K. Marx, Le Capital (1867), Lénine, Que Faire? (1901); Ivan Illich, La convivialité (1973); Amartya Sen (Nobel d’économie 1988), L’idée de justice (2001); Sophocle, Antigone (Ve s. av JC);
    Thoreau, De la désobéissance civile (1849).
    Sont également cités : Bakounine (anarchiste du XIXe s.); John Rawls, Général de Gaulle, Simone Weil; Maurice Hauriou, Léon Duguit.

    Justice (1/3) – Définitions : vengeance, justice et légitime défense

    Définitions des notions de vengeance, justice et légitime défense. Problématisation philosophique de l’évaluation de la dette.
    Notions clés : justice, vengeance, dette, juge/arbitre impartial, tort/dommage/réparation, Loi du Talion
    Références : Code d’Hammourabi (1750 env. av. J.C.), Bible,
    Lv 24.20 ; Dt 19.21 ; Mt 5.38; Psaume 94; Coran.

    Justice (2/3) – Justice rétributive : définitions et problèmes

    Définition de la justice rétributive, définitions du droit positif et du droit naturel. Suivie d’une formulation des deux problèmes de l’interprétation et de la réparation de l’irréparable.
    Notions clés : justice rétributive/justice des tribunaux, droit positif, droit naturel, interprétation, réparation de la faute, loi du talion, vengeance.
    Références : film Douze Hommes En Colère, avec Henry Fonda; Code d’Hammourabi (-1750 av. J.C.).

    Justice (3/3) – Et amour chez Simone Weil

    Définition de la justice d’un point de vue surnaturel, moral ou religieux/spirituel, à partir d’une lecture de S. Weil.
    1. Définition de la justice comme amour, et définition de l’amour contre la force
    2. Ses critères : la tentation et l’épreuve.
    3. Sa condition : la Grâce de la foi.
    Notions clés : justice, amour/service, force, intérêt/ego/désirs, nature/surnature, Dieu, foi, tentation, épreuve.
    Références : Simone Weil, L’Iliade ou le poème de la force, et « Luttons nous pour la justice? » (1943); Epitre de Jean, IV, 8; Platon, Gorgias (469c). Thucydide, La guerre du Péloponnèse (431 av. JC). Documentaire vidéo : Y.-A. Bertrand, Human, extrait « Léonard » (2015).

    Langage (1/4) – Langue ou langage ?

    Définition générale du langage selon la linguistique, et distinction de la langue et du langage. Retour sur un lieu commun concernant le langage animal, du point de vue de l’éthologie.
    Notions clés : langage, Langue, signe, signifiant/signifié, référent, dénotation/connotation, éthologie.
    Références : Wittgenstein; Emile Benvéniste, Problèmes de linguistique générale (1966); Frans de Waal, Sommes-nous trop  »bêtes » pour comprendre les animaux? (2016).

    Langage (2/4) – A quoi sert-il ?

    Définition des fonctions du langage : 1. Communiquer, 2. Comprendre ou créer le réel; 3. Célébrer ou communier
    Notions clés : définition du langage/fonctions du langage; représenter le réel; fonction sociale du langage; fonction heuristique du langage; fonction poétique ou religieuse du langage.
    Références : Galilée, L’essayeur (1623); Emile Benvéniste, Problèmes de linguistique générale (1966).

    Langage (3/4) – Le problème métaphysique de la représentation

    Le langage peut-il représenter le réel adéquatement, ou faut-il le soupçonner de tromperie? La question invite à une réflexion sur le statut du langage comme imitation conforme, ou comme simulacre…
    Notions clés : langage/réel/représentation, imitation/concept/image, icône/idole, artifice et convention arbitraire, mots/choses, simulacre et substitut, voiler/dévoiler, voile de Maya.
    Références : E. Benvéniste, Problèmes de linguistique générale, (1966), Platon (4e s. av. JC), Cratyle, République, Livre IV; H. Bergson, Le Rire (1901); Sutra du Diamant (canon bouddhiste entre le 2e av JC et le 5e s. ap.JC); Stéphane Mallarmé, Avant-dire au Traité du Verbe de René Ghil (1887).

    Langage (4/4) – Qu’est-ce que le réel ?

    Approfondissement de la question de la représentation du réel par le langage : où trouver le réel? Qu’est-ce que le réel?
    3 hypothèses : 1. le réel, en face de la conscience, se laisse partiellement dans le langage (Kant, Benvéniste). 2. Le réel est inaccessible au langage (pensées mystiques). 3. Le réel n’est qu’une fiction de la conscience (idéalisme de Berkeley).
    Notions clés : réel/réalité, objectif/subjectif, silence, pensée analogique, mystique, idéalisme/réalisme.
    Références : Kant, Critique de la Raison Pure (1881), E. Benvéniste, Problèmes de linguistique générale (1966); Maître Eckhart, Traités et sermons (XIVe s.); Berkeley, Les principes de la connaissance humaine (1710); Wittgenstein, Tractatus Philosophicus (1921).

    Liberté (1/10) – Liberté naturelle et liberté civile

    Partons de la liberté naturelle, telle que Hobbes la définit, pour formuler le problème qu’elle pose et la solution proposée le philosophe qui fonda la philosophie politique moderne…
    Notions clés : liberté naturelle/volonté/conservation de l’existence, liberté civile, sécurité, état de nature/état social, contrat social, souverain.
    Référence : Hobbes, Léviathan, 1651.

    Liberté (2/10) – Lois et séparation des pouvoirs

    Résumé du problème de la liberté et de la théorie de la séparation des pouvoirs dans l’Esprit des Lois (1748) de Montesquieu.
    Notions clés : liberté politique, lois naturelles, lois positives, nécessaire/contingent, pouvoirs législatif/exécutif/judiciaire, séparation des pouvoirs, Républicanisme/absolutisme et injustice.

    Liberté (3/10) – Emancipation et lutte des classes

    Quels sont les sens et les définitions de la liberté qu’on peut tirer d’une lecture de Marx ?
    Notions clés : Liberté, libération/émancipation/révolution, exploitation, aliénation, liberté réelle/liberté formelle, prolétariat, capital, misère, rapports de production/rapports de domination, plus-value, baisse tendancielle du taux de profit.
    Références : Marx, Manifeste du Parti Communiste (1848), L’idéologie allemande (1846), La question juive (1844).

    Liberté (4/10) – Le libre-arbitre cartésien

    Définition de la liberté d’indifférence selon Buridan et du libre-arbitre selon Descartes, ainsi que de la représentation mécaniste du monde qui lui sert de fond.
    Notions clés : liberté d’indifférence, liberté/déterminisme, volonté, libre-arbitre, rapport de forces, corps/âme, passions/actions, épiphyse et glande pinéale.
    Référence : Descartes, Traite des passions (1649).

    Liberté (5/10) – Critiques du libre-arbitre

    Pour quelles raisons, après Descartes, a-t-on critiqué et dénoncé le libre-arbitre comme une illusion? Voyons l’argumentaire de Spinoza contre le libre-arbitre, mais aussi en substance, celui de Schopenhauer, de Nietzsche, de Marx et de Freud…
    Notions clés : libre-arbitre, raison ou cause, incertitude/indétermination, conscient/inconscient
    Références : au XVIIe siècle : Spinoza, Ethique, III préface ; au XIXe siècle : Schopenhauer, Essai sur le libre-arbitre; Marx, L’idéologie allemande; Nietzsche, Par delà Bien et Mal, Ainsi parlait Zarathoustra, « des contempteurs du corps » I,4; au XXe siècle : Freud, Introduction à la psychanalyse, « le moi n’est pas maître en sa propre demeure »

    Liberté (6/10) – Réfutations scientifiques du libre-arbitre

    Petit bonus sur trois expériences scientifiques qui tendent à réfuter la thèse du libre arbitre : à montrer qu’il n’existe pas et que l’humain n’en fait pas grand cas.
    1. Expérience de Libet (1983)
    2. Test de Asch (1956)
    3. Expérience de Milgram (1963)
    Notions clés : libre-arbitre/déterminisme, morale/conformisme et pression sociale
    Références supplémentaires : Ionesco, Rhinocéros (1959); Etienne de la Boétie, De la servitude volontaire (1574).

    Liberté (7/10) – Morale et liberté chez Kant et Nietzsche

    Pourquoi fallait-il que Kant sauvât la liberté contre les critiques de ses détracteurs, sur le terrain de la métaphysique? La réponse est à chercher dans une réflexion sur la responsabilité. La question n’est pas close pour autant : certains auteurs, dont Nietzsche, soupçonnent, sous la morale que cette liberté sert à fonder, des motivations… immorales!
    Notions clés : liberté/libre arbitre, morale, responsabilité/culpabilité, récompense/punition.
    Références : E. Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, et Critique de la Raison Pratique (1788) dans la trad. Picavet, p.30; F. Nietzsche, La Généalogie de la morale (1887), dans la trad. GF, 1996.

    Liberté (8/10) – Métaphysique de J.P. Sartre

    Définition de la liberté comme essence paradoxale de l’Homme chez Sartre, des implications existentielles ou morales qui la caractérisent, et des polémiques qui la traversent, notamment contre les conceptions réificatrices de la conscience et de la spécificité de l’Humain dans la psychanalyse et la philosophie classique.
    Notions clés : liberté, métaphysique, en-soi/pour-soi, conscience/projet/intention, mauvaise foi, inconscient, psychanalyse, angoisse, nausée, existentialisme, réification, responsabilité, nature humaine et philosophie classique/condition humaine et sens de l’absurde, contingence. Et quelques exemples ou métaphores caractéristiques : garçon de café, salaud/collaborateur, coupe-papier, la prison sans mur.
    Références : Sartre, La Nausée (1938), L’Etre et le Néant (1943), L’existentialisme est un humanisme (1945).

    Liberté (9/10) – Mystique et religion

    Définition de la liberté/détachement d’un point de vue mystique ou religieux, inspiré des traditions platoniciennes. Exemple de la liberté-détachement chez Maître Eckhart.
    Notions clés : liberté/détachement, éternité, prière silencieuse/vide, idole, union, Dieu/Absolu/Tout, souffrance.
    Références : Platon, République, VI; Plotin, Ennéades, Traité 39; Maître Eckhart, Traité du détachement; A. Schopenhauer, Le monde comme Volonté et comme représentation, livre IV; H. Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion.

    Liberté (10/10) – Liberté intérieure

    Comment la sagesse – la sagesse stoïcienne ici – comprend-elle la liberté? Comment la cultive-t-elle, dans quel but, à quel obstacle sa quête se heurte-t-elle?
    Notions clés : Liberté/libre-arbitre, s’harmoniser à la nature/au monde, ascèse/acrasie, raison/désirs.
    Références : Epictète, Manuel; Marc Aurèle, Pensées pour moi-même; Descartes, Discours de la méthode, III; Spinoza, Ethique III, prop.IX, scolie. Pour aller plus loin : Pierre Hadot, Qu’est-ce que la philosophie antique?, et Introduction aux Pensées de Marc Aurèle.

    Nature – Trois définitions

    Cette capsule discute trois axes de définitions de la notion de nature :
    1. comme essence
    2. comme environnement
    3. comme Dieu
    Notions clés : essence/qualités, substance/être/néant, concept descriptif/concept prescriptif, nature/technique, harmonie, prométhéisme, nature naturante/nature naturée, cause de soi, nature/surnature.
    Termes étrangers : en grec : homologoumenos tè phusei zein, vivre en harmonie avec la nature; en chinois : da he xiao he, grande harmonie et petites harmonies. En latin : Deus sive natura, Dieu c’est-à-dire la Nature.
    Références : Rousseau, Les fondements de l’inégalité parmi les hommes; Hobbes, Léviathan; Marc Aurèle, Pensées pour moi-même; Zhuangzi, Oeuvre complète; Spinoza, Ethique I.

    Politique

    Qu’est-ce que la politique? Après un préalable méthodologique visant à distinguer la réflexion philosophique sur la politique de tout tribunal politique ou de tout exposé d’opinions militantes, si bien intentionnées soient-elles, on proposera trois conceptions classiques de la politique, référées à quelques auteurs phares. 1. La politique comme rapport de forces; 2. comme gestion des richesse; 3; comme création d’un monde commun.
    Notions clés : politique, force, pouvoir, économie politique, travail, paroles/actes, monde commun, consensus/dissensus.
    Références : Homère, Iliade; Thucydide, Guerre du Péloponnèse, II, 37 (antiquité grecque); S. Weil, L’Iliade ou le poème de la force (1939); Machiavel, Le Prince (1532); Adam Smith, Recherches sur la nature et la cause de la richesse des Nations (1776); Karl Marx, Manifeste du PC (1848); Hobbes, Léviathan (1651); Spinoza, Traité politique (1677); Hannah Arendt, La crise de la culture (1961).

    Religion (1/4) – Définitions

    Après une définition sociologique de la religion, empruntée à E. Durkheim, retour sur trois racines étymologiques qui éclairent le concept de religion.
    Notions clés : Croyance, conviction, conscience; subjectif/objectif; sacré/profane; unité; vérité/Parole; universel/particulier/relatif; relier; se recueillir; relire; religions du Livre; Dieu.
    Références : Emile Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse (1912).

    Religion (2/4) – Exemples et méthodologie

    De l’intérêt d’être concret dans le choix des exemples, et de mobiliser une certaine culture historique et religieuse pour ouvrir le champ de questionnement.
    1. Polythéisme grec et romain, monothéismes.
    2. Religions orientales.
    3. Le scientisme ou le prométhéisme comme religion moderne du progrès.
    Références : Torah, Bible, Coran, Sutras bouddhistes et Classiques confucéens…; Condorcet, Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain (1795), Donna Haraway, Cyborg Manifesto (1984); Michel Foucault, La volonté de savoir (1976), Il faut défendre la société (1975-1976), Naissance de la biopolitique (1978-1979).

    Religion (3/4) – Foi et raison en philosophie

    Religion et philosophie ont-elles besoin l’une de l’autre? Peut-on discuter l’opposition de la raison et de la foi ? On s’appuiera sur quelques auteurs classiques du programme de philosophie, et sur Pascal plus particulièrement.
    Notions clés : Raison, causes/effets, analyse/synthèse, induction/déduction, superstition, imagination, foi, ordres de la chair/de l’esprit/de la Grâce, esprit de finesse/esprit de géométrie.
    Références : K. Marx, Critique de la philosophie du droit de Hegel (1844); S. Freud, L’avenir d’une illusion (1927); Bible, Epître aux Hébreux, ch. XI; Spinoza, Traité des autorités théologiques et politiques (1670); B. Pascal, Pensées (1670); De l’esprit de géométrie (1658).

    Religion (4/4) – Laïcité et sécularisme

    Définitions de trois conceptions des rapports entre religion et politique.
    1. Modèle de la laïcité « à la française »;
    2. Modèle du  » sécularisme » anglo-saxon;
    3. Modèle de la laïcité « à la chinoise »
    Mots-clés : religion, politique, neutralité, tolérance, unité.
    Référence : Loi de 1905, dite de la laïcité; John Locke, Lettres sur la tolérance (1689); Han Feizi, Le Tao du Prince (antiquité chinoise, III e s. av. J.C.); T. Hobbes, Léviathan (1651).

    Science – Définitions et perspective historique

    Qu’est-ce que la science ? Étymologies grecques et latines. Sens grec ancien et sens moderne de la science.
    Notions clés : science/épistémè/gnose, doxa(opinion), liberté; théorie aristotélicienne de la causalité et quatre causes, cause matérielle, cause formelle, cause motrice, cause finale; démonstration, expérimentation, mesure mathématique/précision/objectivité; technique/technoscience; nécessité.
    Références : Platon, République VII; Aristote, Physique, livre B (IVe s. av. JC); Galilée, L’essayeur (1623); Descartes, Discours de la méthode, 5e partie (1637).

    Technique (1/4) – Le projet de Descartes

    Qu’est-ce que la Technique, avec un « T », qu’il faut distinguer de la technique avec un « t » ? Définition de la Technique ou l’ère de la Technique, comme période historique et comme projet de civilisation marqué par l’apparition de la figure sociale de l’ingénieur au tournant de la Renaissance.
    Références : outre F. Bacon, on s’est plutôt focalisé ici sur Descartes (XVII e siècle) dans le Discours de la Méthode, Les Méditations Métaphysiques, les Principes de la Philosophie.
    Cité aussi Günther Anders, L’obsolescence de l’Homme (1956).

    Notions clés : technique, moyen/but, science, calcul/ raison/ mesure, nature, religion.

    Technique (2/4) – Progrès, révolution, catastrophe

    Quelques pistes rapides pour enrichir l’analyse de ce qu’il y a de « bon » ou de « mauvais » dans la Technique. Voir les notions clés et auteurs ci-dessous.
    Notions clés et références : 1. « Renaissance », 2. « Progrès », chez Condorcet, chez les Lumières (XVIIIe s.) et chez les Encyclopédistes en particulier, 3. « Révolution », chez Thomas Kuhn, La structure des révolutions scientifiques, ou chez Gunther Anders, L’obsolescence de l’Homme. 4. « L’arraisonnement », chez Martin Heidegger, 5. « Catastrophe » chez Ivan Illich ou chez Jean-Pierre Dupuy, Pour un catastrophisme éclairé.

    Technique (3/4) – Le génie et l’ingénieur

    Définitions et apports conceptuels relatifs à la distinction du génie et de l’ingénieur, dans les questionnements sur l’art et la technique, chez Kant et Descartes, ainsi que chez Platon.
    Notions clés : genius (étymologie latine), méthode, nature, imitation/maîtrise de la nature, folie/raison et liberté.
    Références : Platon, Ion, Phèdre; Descartes, Discours de la méthode; Kant, Critique de la faculté de juger, Prolégomènes (…).

    Technique (4/4) – Le décalage prométhéen

    En référence au mythe grec de Prométhée qui vola le feu aux Dieux pour rendre les hommes autonomes, Günther Anders montre que ce projet devenu celui de la civilisation moderne, révèle contenir, après l’explosion de la Bombe Atomique, un péril extrême pour l’humanité toute entière. Pourquoi ? Résumons son argumentaire autour des deux concepts clés : le décalage prométhéen et la honte prométhéenne.
    Référence : L’obsolescence de l’homme, 1956.

    Temps – Définir l’indéfinissable

    En partant du constat augustinien de la difficulté à définir le temps, nous reviendrons à trois grandes conceptions anciennes et modernes du temps.
    1. Le temps comme mesure du mouvement au livre IV de la Physique d’Aristote,
    2. le temps comme forme a priori du sens interne dans la Critique de la Raison Pure de Kant,
    3. et le retour au temps comme expérience vécue de la « durée », dans l’Evolution Créatrice de Bergson.
    On ouvrira en conclusion sur le besoin métaphysique d’éternité qui, selon Lucien Jerphagnon, se formule dans la philosophie plotinienne (néoplatonicienne) du temps…
    Notions clés : temps/éternité, mouvement, mesure/nombre/mathématique, objectif/subjectif, droite/courbe, progrès/décadence, métaphysique/religions, forme a priori du sens interne, temps/durée/vécue de conscience, besoin métaphysique/éternité.
    Références : Saint Augustin, Les confessions (IVe s. ap. JC); Aristote, Physique, IV, 11, 219 b12; E. Kant, Critique de la Raison Pure, ch. Esthétique transcendantale (1781); Henri Bergson, L’évolution créatrice, ch.1, PUF, p.9-10 (1907); Marcel Proust, La Recherche du temps perdu (XXe s.); Lucien Jerphagnon, Les Dieux ne sont jamais loin (2002).

    Travail – Une histoire philosophique du travail

    Définitions historisantes et théologiques du travail
    1. Sens théologique du travail comme souffrance (Genèse III, 19)
    2. Sens économique du travail (Marx, Manusrcrits de 1844)
    3. Sens sociétal du travail (H. Arendt, Condition de l’homme moderne)
    Notions clés : Travail/produire/transformer, souffrance/douleur/pénibilité, religion, protestantisme calviniste, capitalisme, justice, injustice/exploitation/vol, plus-value, économie, pauvreté/misère, liberté, travail/œuvre/action.
    Références : Livre de la Genèse (Bible); Max Weber, L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme (1905); Walter Benjamin, Le capitalisme comme religion (1921); Majhid Rhanema, Quand la misère chasse la pauvreté; K. Marx, Manuscrits de 1844, Manifeste du PC (1848); H. Arendt, Condition de l’Homme Moderne (1958).

    Vérité (1/7) – La vérité comme manière de vivre

    Éléments conceptuels pour une définition de la vérité comme manière de vivre, dans l’Antiquité, chez Platon, République livre VI et VII, et dans l’Évangile de Jean, IV.
    Notions clés : Authenticité, éveil, liberté, connaissance, amour, mort.

    Vérité (2/7) – Les six aveugles et l’éléphant

    Narration de la parabole indienne des six aveugles et de l’éléphant et des éléments de reformulation philosophique (distinctions du réel et de ses représentations, de l’être et des apparences, objectif/subjectif, absolu/relatif, tout/parties, inclusif/exclusif…)

    Vérité (3/7) – Parabole des six aveugles (suite)

    Autour de la notion de vérité, quelques définitions utiles à l’analyse de la parabole indienne des Six aveugles et de l’éléphant :
    1. relativisme,
    2. perspectivisme,
    3. métaphysique,
    4. ignorance métaphysique,
    5. multiperspectivisme,
    6. apophatisme,
    7. analogisme,
    8. symbolisme.

    Vérité (4/7) – La vérité-adéquation

    Définir la conception classique de la vérité comme adéquation ou correspondance du discours avec les faits. Références à Saint Thomas d’Aquin, Russell et Popper.

    Vérité (5/7) – Logique et démonstration

    La vérité du discours ne repose pas que sur les faits qui se montrent, mais aussi sur la logique de ce qui se démontre.
    Notions clés : logique, principe de non-contradiction, déduction, induction, sophismes/paralogismes, prémisses/principes.

    Vérité (6/7) – Révélation et religion

    Définition de la vérité révélée, d’un point de vue religieux.
    Notions clés : icone/idole, foi/démonstration/croyance, présence/représentation.

    Vérité (7/7) – Le doute méthodique de Descartes

    Définition comparée du doute méthodique et hyperbolique de Descartes, par opposition au doute sceptique et au dogmatisme.
    Notions clés : époché (« suspension du jugement »), doute, science, dogmatisme, scepticisme, cogito (« je pense ») modèle de toute vérité.
    Références : Descartes, Méditations métaphysiques, Discours de la méthode.